Evoluer - se former - se réorienter

Vous voulez devenir moniteur d’auto-école mais vous ne savez pas si vous avez les compétences et qualités requises ? Outre les compétences techniques que vous allez acquérir lors de votre formation, il faut prendre conscience de la rigueur et de la responsabilité de votre nouvel métier.

Eh oui, devenir moniteur d’auto-école ne signifie pas que vous allez rester assis toute la journée dans une voiture, à papoter, à raconter des blagues et à faire des petits croquis de voitures sur une feuille ! Enfin, pas seulement ! Devenir moniteur d’auto-école implique un certain nombre de responsabilités. Mieux vaut en prendre note avant de vous lancer dans votre formation.

1. Une responsabilité vis-à-vis d’autrui

Avez-vous conscience de l’importance de ce métier ? Votre responsabilité implique de former de futurs conducteurs qui doivent comprendre que toute erreur de jugement ou toute inattention peut mettre en danger leur propre vie mais également celle des autres usagers. La route est un lieu dangereux où tous les usagers doivent se comporter de manière adéquate en respectant les règles, les priorités et les signaux. On n’a pas le droit d’être distrait. Un seul moment d’égarement et un accident peut se produire.

Vous devez donc inculper cette manière de penser et d’agir à vos élèves. Vous devez leur apprendre à répondre rapidement à une situation ou à un danger, à analyser toutes les informations et à avoir un œil de partout au même moment. Vous devez en faire des conducteurs avisés et réactifs. Vous devez les former pour qu’ils ne soient pas un danger pour eux-mêmes et qu’ils ne mettent pas en danger la sécurité d’un autre conducteur.

2. Vous êtes pédagogue

Votre rôle est d’enseigner le code de la route, la conduite et un peu de mécanique. Vous devez pouvoir vous expliquer clairement et savoir répondre aux interrogations et aux doutes de vos élèves. Vous devez leur donner envie de progresser et de s’améliorer afin de devenir un bon conducteur.  

Vous apprenez la conduite en respectant les différentes étapes de l’apprentissage. Adaptez-vous au rythme de chaque élève. Cela ne sert à rien d’aller vite dans votre enseignement si l’élève ne suit pas, vous allez le perdre en chemin. Ce serait embêtant.

3. Vous avez un bon relationnel

N’oubliez pas que vous pouvez avoir de jeunes élèves. Certains peuvent commencer leur formation initiale à 15 ans avant de débuter la conduite accompagnée. A 15 ans, on peut facilement être impressionné ou renfermé devant un adulte. Vous devez alors les rassurer. Il faut que vos élèves soient à l’aise avec vous pour pouvoir vous poser les questions qu’ils ne comprennent pas ou pour vous dire qu’ils ne maîtrisent toujours pas une telle manœuvre.

Certains de vos élèves ne se sont jamais assis derrière un volant auparavant. Ils peuvent être stressés, anxieux et ne savent pas par quoi commencer. C’est à vous de les guider et de les mettre en confiance avec eux-mêmes.

J’ai toujours eu des moniteurs qui faisaient des blagues, qui étaient relax et souriants. C’est votre rôle que l’élève se sente aussi relax pour que sa conduite ne soit pas saccadée, pour qu’il puisse passer les vitesses en douceur ou doubler une autre voiture sans stresser. On ne peut pas apprendre à conduire quand il y a une tension dans une voiture ou quand on est à côté d’un moniteur qui ne dit rien ou qui ne fait que critiquer.

4. Motivez vos élèves

Rassurez et encouragez vos élèves ! Ils doivent se sentir confiants pour pouvoir oser une nouvelle manœuvre. Ils doivent savoir que vous n’allez pas les critiquer, mais que vous êtes là pour les encourager et leur permettre d’avancer. Vous leur dites ce qu’il faut faire pour y arriver et vous les féliciter quand ils y sont arrivés.

La motivation est essentielle. Il arrive toujours un moment lors de l’apprentissage où l’élève se décourage. Il ne sait pas s’il progresse et s’il conduit bien. Il se pose des questions. Est-ce qu’il va bientôt est prêt pour passer l’examen ou est-ce qu’’il faut encore attendre ? C’est à vous de l’encourager à continuer de progresser. Vous devez lui dire qu’une leçon peut certes mal se passer, qu’il y a des jours où l’on accumule les erreurs mais qu’il ne faut pas baisser les bras. Parfois il faut conseiller à l’élève de faire une pause dans ses leçons de conduite pour prendre du recul car certains se mettent tellement la pression qu’ils ne progressent pas.

5. Restez sans cesse aux aguets !

N’oubliez pas que si votre élève provoque un accident de la route, c’est toujours de votre faute en tant que moniteur. Vous êtes responsable de la sécurité de votre élève mais également de celle des autres conducteurs.

Certes, vous avez tendance à bavarder avec vos élèves, vous aimez faire des blagues mais n’oubliez jamais de surveiller la route. Ce n’est pas évident si vous enchaînez les leçons de conduite. Vous pouvez avoir que 5 minutes de pause entre deux élèves. La fatigue ne doit pas vous empêcher de rester aux aguets. Restez aux aguets tôt le matin quand il y a du brouillard, le soir quand il pleut, la journée en plein été sous le soleil qui tape. Ce n’est pas toujours évident. Vous devez être capable de rester attentif en toute circonstance.

Vous devez savoir analyser une situation et anticiper un danger. Vous devez analyser les gestes et le regard de votre élève et en même temps que la route et la conduite des autres conducteurs.

6. Patience, patience et patience !

Restez zen et apprenez également à vos élèves la zen attitude !

C’est bien sûr évident, mais il faut quand même le rappeler : il faut toujours garder son calme avec ses élèves. Si un élève vous demande sans cesse « quand est-ce que je vais passer mon permis, parce que je n’ai plus de sous », vous devez lui expliquer calmement qu’il n’est pas prêt. Certains ne le comprennent pas, alors c’est à vous de rester patient.

Restez calme même s’il faut sans cesse répéter la même chose aux mêmes élèves. Ne vous énervez pas. C’est votre rôle d’enseignant. 

7. Ayez une bonne mémoire !

Vous allez enseigner la conduite à plusieurs élèves. Généralement, vous avez environ 5 minutes pour prendre connaissance du livret d’apprentissage de l’élève suivant. Vous devriez vous remémorer les difficultés qu’il a rencontré la dernière fois ou les progrès qu’il a pu faire. S’il avait des soucis à doubler un véhicule la dernière fois, essayez de le lui refaire cette fois-ci. S’il a réussi une manœuvre, passez à une plus complexe pour l’aider à progresser.

Tout ne peut être inscrit dans le livret. C’est à vous de vous en rappeler pour le guider plus rapidement et plus efficacement vers l’obtention de son permis de conduire.