Gérer son Auto Ecole
Quelles rentabilités pour une école de conduite ?
Monter son affaire fait partie des ambitions d’un grand nombre d’entre nous. Exit la pression du patron, la routine, le maigre salaire à la fin du mois, en montant sa propre entreprise, on a l’occasion de suivre un meilleur train de vie. Mais entre l’ambition et la réalité il y a souvent un décalage. Nombreuses sont les personnes qui pensent qu’ouvrir une auto-école est le sésame qui leur aidera à atteindre un certain confort financier. Avant d’embarquer dans une nouvelle aventure, il est important de bien analyser le marché.
Les conditions pour ouvrir une auto-école
Ouvrir une auto-école ne se fait pas en un claquement de doigts. Il faut remplir certaines conditions avant de pouvoir monter son entreprise. Ces conditions sont dictées dans l’article 213-2 du Code de la Route. Ainsi, l’exploitant de l’auto-école doit être âgé d’au moins 23 ans. Il doit justifier d’une garantie minimale concernant les moyens de formation de l’établissement. Cela concerne notamment les véhicules ainsi que l’organisation des formations. Il doit également disposer d’un local de 25 m² au minimum pour accueillir les séances de formations.
Le futur exploitant doit également justifier de sa capacité à gérer un établissement d’enseignement de la conduite. Il s’agit notamment d’une justification portant sur le fait d’avoir suivi une formation agréée portant sur la gestion et l’exploitation d’une auto-école. Sinon, le futur exploitant peut aussi attester d’un diplôme sanctionnant une formation économique, juridique, commerciale ou comptable.
Il doit également avoir à disposition des enseignants de la conduite qualifiés et titulaires d’une autorisation d’enseigner. Enfin, le futur exploitant d’auto-école ne doit pas avoir été l’objet d’une condamnation à une peine correctionnelle ou criminelle. Il ne doit pas non plus faire l’objet d’une interdiction d’exercer une activité commerciale.
Etudier les frais d’une auto-école
Ouvrir une affaire n’est pas une décision à prendre sur un coup de tête. En effet, il faut effectuer différents calculs afin de bien être en connaissance des risques qu’on court. Nombreuses sont les auto-écoles qui ouvrent et décident de fermer boutique au bout de 2 ans. Il faut ainsi prendre connaissance des différentes charges auxquelles une auto-école doit faire face.
Dans la catégorie des coûts fixes, le gérant d’une auto-école doit principalement veiller au loyer de son local. Celui-ci est plus ou moins élevé selon qu’il décide d’ouvrir dans une grande ville ou pas. Il doit également faire face aux coûts d’administration et de secrétariat. Cela concerne entre autres la comptabilité ou les inscriptions en préfecture.
Il faut également compter les coûts de fonctionnement concernant notamment ses véhicules. On compte ainsi le coût de l’essence, l’assurance de la voiture, son amortissement. Enfin et non des moindres, il faut également évaluer le salaire de ses moniteurs.
Faire une analyse de la concurrence des auto-écoles
On dénombre un peu plus de 11 500 auto-écoles en France dont 3 000 mettent la clé sous la porte chaque année. A côté des auto-écoles classiques, de nouveaux types de concurrents entrent sur le marché. Ceci est principalement dû à l’application de la loi Macron qui a clairement libéralisé le secteur du permis de conduire.
Ainsi, de nouveaux types d’établissement permettant de suivre des cours de conduite ont vu le jour. Les candidats au permis de conduire ont la possibilité de planifier eux-mêmes leurs cours de conduite avec des moniteurs indépendants au travers de plateformes de cours de conduite en ligne. Ces dernières années, le marché a littéralement explosé au grand dam des auto-écoles classiques.
Ajouté à cela, on retrouve également la démocratisation de la conduite accompagnée réduisant ainsi le nombre de personnes recourant aux cours de conduite effectuées avec un moniteur. D’une manière générale, une auto-école effectue son bénéfice uniquement sur les cours de conduite. Réduire les perspectives de donner des cours de conduite réduit considérablement le revenu des auto-écoles.
Faire une analyse des revenus avant d’ouvrir une auto-école
Devant un tel tableau, certains d’entre nous seraient peut-être dissuadés de monter une affaire dans le domaine des auto-écoles. Pourtant à ce jour, l’examen du permis de conduire est le premier examen concouru en France avec 1,5 millions de candidats par an. En moyenne un candidat débourse 1 500 euros pour obtenir son permis. Ce coût varie selon la ville dans laquelle il effectue ses cours.
On exige des candidats qu’ils suivent au moins 20 heures de cours de conduite, sachant que ce seuil est généralement insuffisant pour maîtriser le volant. En réalité, les candidats au permis de conduire ont besoin de 30 à 35 heures de conduite pour s’assurer de réussir l’examen de conduite. En effectuant des calculs simples, une auto-école peut faire un chiffre d’affaires de 200 000 euros par an. Il faut ensuite déduire les différents coûts détaillés auparavant ainsi que la TVA.
Se lancer ou pas dans l’exploitation d’une auto-école
Comme toute activité entrepreneuriale, ouvrir une auto-école comporte des risques. Le long de notre raisonnement, nous avons vu que le marché existe mais qu’il fallait faire face à de nombreux concurrents. De plus, les candidats au permis de conduire se dirigent plus facilement vers un établissement qui a fait ses preuves, notamment en termes de taux de réussite. Pour attirer des clients, il faut faire des offres intéressantes et donc accepter de réduire sa marge bénéficiaire.
Le piège quand on veut monter une affaire c’est qu’on a envie de faire rapidement de l’argent. Du coup, quand on peine à remplir sa caisse, on abandonne rapidement son affaire. Avant de faire un pas de plus, il faudrait monter un business plan pour avoir une idée de l’investissement et du temps qu’il faudra pour rentabiliser son affaire.
Ce qu’on a tendance à oublier c’est que ce n’est pas qu’une affaire marche pour quelqu’un que la même idée marchera aussi pour nous. Les contextes sont différents et s’il y a un critère à ne pas négliger c’est d’aimer ce qu’on fait. Autrement dit, si on n’a pas la fibre relationnelle pour accueillir et guider ses clients, il ne faut pas perdre son temps à ouvrir une auto-école. Bien entendu de nombreuses autres qualités sont demandées pour pouvoir exploiter une auto-école, dans tous les cas, il faudrait prendre un peu de recul avant de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle.